dimanche 9 juillet 2017

NASH

La Nash n’est reconnue que depuis 2012 comme une maladie à part entière. D’ici à 2020, elle pourrait pourtant devenir la première cause de greffes du foie.

Le foie gras, tout le monde connaît. Mais on sait moins que chez les humains ayant une alimentation trop riche le même mécanisme peut être à l'oeuvre. Dénommée NASH (Stéatopathie non alcoolique) cette pathologie a malheureusement dans 20 % des cas comme issue une cirrhose pouvant à la fin nécessiter une greffe comme vient de l'expérimenter le journaliste sportif Pierre Ménès opéré en décembre dernier. D'ici à 2020, la Nash pourrait même devenir la première cause de greffes du foie.
C'est pour faire davantage connaître cette maladie que la biotech française Genfit, pionnière dans le traitement de la maladie a lancé jeudi un fonds de dotation de 1,9 millions. Ce fonds pilotera des actions de sensibilisation autour de la Nash à destination tant du public que des médecins. « En effet, seule la moitié des hépatologues sont informés des produits en développement pour traiter la Nash » explique Sven Francque, chef du département de gastroentérologie et d'hépathologie de l'hôpital d'Anvers en Belgique. Et, les diabétologues, cardiologues et endocrinologues sont également intéressés, car la Nash impacte aussi les organes et les maladies qu'ils traitent. « Les maladies cardiovasculaires sont en effet, la première cause de décès chez les patients atteints de Nash » rappelle Sven Francque . A côté des congrès de ces disciplines où une place pourra être réservée à Nash, des videos d'experts et des brochures seront également conçues pour alerter les patients potentiels, sachant qu'il s'agit d'une maladie silencieuse. 

Préparer le terrain

« Pour Genfit, l'enjeu est aussi d'importance » explique Jean-François Mouney, président de Genfit. Si l'essai clinique de Phase III en cours est positif, l'Elafibranor, sa molécule en développement dans la Nash, devrait être l'une des deux premières à atteindre le marché avec l'Ocaliva de la biotech américaine Intercept. Mais pour qu'elle soit aussi le succès commercial attendu (des ventes estimées à plusieurs milliards de dollars), encore faut-il que les médecins sachent diagnostiquer la maladie. « Genfit se doit donc de préparer le terrain » explique Jean-François Mouney. La Nash est en effet reconnue depuis peu comme une maladie à part entière. La publication des premières recommandations américaines date de 2012. 

Une ruée des acteurs

Mais aujourd'hui c'est la ruée vers ce marché potentiel. « On estime que plus de 10 % de la population des pays développés est touchée, dont 3 à 6 millions de personnes en France » rappelle Sven Francque. Derrière les deux pionniers dont les molécules devraient être disponibles d'ici à trois ans, de grands acteurs se profilent comme Allergan (une molécule), Gilead (trois molécules), BMS (deux molécules), Novo qui pourrait y trouver une nouvelle application pour son antidiabétique Semagludtide et Novartis (2 molécules) auquel on prêtait des visées sur Genfit la semaine passée. Du fait de la grande variété de mécanismes de ces molécules, tout donne aussi à penser que la prise en charge de cette maladie complexe aura recours à des combinaisons de produits. 

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