jeudi 19 mars 2009

Existe-t-il un risque pour l'exposition à de faibles doses de xénobiotiques? (Low dose xenobiotics: a previous hidden risk?)

La question des faibles doses se pose en toxicologie, en physique des radiations et aussi en pharmacologie. Une idée acceptée et ancienne voudrait que la différence entre un poison et un médicament soit la dose, c'est le paradigme allopathique de Paracelse. Or ce dont nous parlons c'est justement des faibles doses. Par analogie on estime souvent que si la forte dose est un poison potentiel, si la dose à effet thérapeutique est bénéfique au moins pour celui qui est atteint d'une pathologie curable par ce xénobiotique appelé médicament alors la faible voire la très faible dose n'a pas d'effet. Ou bien si l'on suit Hanneman et son paradigme homéopathique que la très grande dilution a un effet thérapeutique sans effets secondaires. En réalité rien n'est moins sur. Des résultats scientifiques concordant, nombreux et de grande qualité méthodologique remettent en question ces différentes assertions. S'agissant des faibles doses de xénobiotiques la question réelle qui se pose est celle de la charge subie par l'organisme vivant pendant toute sa vie. Autrement dit la dose par jour multiplée par le nombre de jours, de mois d'années d'exposition, d'ingestion, d'inhalation. Par ailleurs par habitude nous pensons en terme de proportionalité linéaire. Or les organismes vivants sont d'une très grande complexité et la réponse d'une cellule ou bien d'un organisme peut être logarythmique ou non monotone, rendant ainsi compte d'effets paradoxaux. 
Les bases physiologiques de ces travaux sont d'une part le signalement cellulaire et la physiologie complexe des récepteurs de la membrane cellulaire ou nucléaire des cellules humaines. D'autre part il faut insister sur le fait que des altérations des molécules de l'environnement des gènes entrainent des dysfonctionnement de ces derniers sans aucune altération de leur séquence d'acides nucléiques.
Par ailleurs la notion de charge toxique est à prendre en considération dans le temps. C'est cette même notion d'effet cumulatif des faibles doses qui s'applique aux lésions cellulaires nées des dommages des radiations. 
Il s'agit donc d'examiner les preuves scientifiques d'innocuité toxicologique ou physique à la lumière de ces données. L'effet des xénobiotiques en particulier les analogues hormonaux est complexe et non linéaire. Paradoxalement certains effets peuvent être plus marqués à faible dose et/ou si l'exposition est prolongée dans le temps situation souvent non simulée lors des tests d'innocuité. De même les radiations ionisantes ne sont pas sans effet délétère à faible dose car des lésions minimes mais qualitativement graves peuvent survenir au niveau du matériel génétique sur des gènes critiques atteints de manière aléatoire ou bien par méthylation du matériel épigénétique. Dans ce contexte l'exposition pour raison médicale en particulier quand la dose est concentrée dans le temps doit être balancée avec les risques.
Quelques repères pratiques:
1/ pour les aliments les cosmétiques et les produits de nettoyage les additifs chimiques qu'ils s'agisse de biocides agricoles, de molécules incorporées dans le produit ou bien de molécules relarguées par contact avec le contenant ne sont absolument pas indispensables et doivent être évités. 
2/ pour l'irradiation par les rayons X à visée diagnostique en médecine, il est important de choisir toutes les techniques d'imagerie médicale non irradiante: échographie, imagerie par résonance magnétique.
Ces conseils ne sont pas destinés exclusivement aux enfants et femmes enceintes mais s'appliquent à tous les êtres humains. Le rapport risque/bénéfice de tels conseils est très favorable. Beaucoup plus favorable que celui des traitements médicaux les plus efficaces puisque les xénobiotiques n'apportent aucune valeur ajoutée aux aliments ou aux autres produits et que les radiations ionisantes peuvent être remplacées par d'autres techniques dans de très nombreux cas et en tout état de cause avec l'avis d'un médecin. Les bénéfices sont à la fois immédiats et à long terme notamment en matière d'incidence des cancers et d'autres maladies chroniques dégénératives.
Références

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