mardi 21 juillet 2009

Dépendance avec les Inhibiteurs de la pompe à proton? Do Proton-Pump Inhibitors induce hyperacidity rebound and dependance?








Les dépenses de soins et non de santé sont très importantes. Economiquement cela s'explique par la gratuité qui permet le remboursement sans limite de tout bien ou service proposé par l'industrie du soin et prescrit par un médecin. Mais la gratuité n'explique pas tout, certains autres facteurs et en particulier toutes les formes de dépendance vis à vis du thérapeute ou du médicament sont d'authentiques aliénations intérieures!
On estime à 30% minimum la part des dépenses inutiles, inefficaces, délétères ou évitables.
Dans le même temps l'alimentation s'est dégradée conduisant à une dysnutrition majeure et à l'explosion des maladies chroniques dites de "civilisation".
Pourtant notre espérance de vie s'est améliorée grâce à l'hygiène, l'abondance alimentaire, l'eau potable, la chute de la mortalité néonatale et des crimes ou accidents. Actuellement et dans les années à venir les différents modèles prédisent une stagnation voire une régression de l'espérance de vie.
Précisément parce que le système de soins a peu d'influence sur notre espérance de vie, ce sont les facteurs modifiables comme l'exercice physique, la nutrition, l'environnement et le statut socioprofessionnel qui sont des déterminants puissants de l'espérance et de la qualité de vie. Pire le système de soins actuellement très mal géré est à l'origine de complications et d'effets délétères nombreux et méconnus car insuffisamment analysés ou rapportés, les médicaments y sont fréquemment impliqués.

Parmi les médicaments les plus prescrits il y a les anti-acides de nouvelle génération appelés inhibiteurs de la pompe à proton. Cette appellation publicitaire a fait fureur! Qui ne prend pas des IPP? Peu de ceux qui se rendent à l'hôpital ou en clinique si l'on en juge par les ordonnances du traitement en cours à l'arrivée du patient. Le chiffre est effarant: 5% de la population des pays développés est sous IPP! Mais est-ce utile? Et finalement n'est ce pas délétère?
Il est établi tout d'abord qu'il y a un rebond d'acidité après l'arrêt, phénomène classique en physiologie. Ceci est bien évidemment ressenti par le patient qui en redemande avec succès le plus souvent. On ne prescrit plus pour traiter la pathologie initiale mais celle induite par le médicament anti-acide.
Ensuite il est de plus en plus certain que ce blocage d'acidité est lui-même à l'origine de complications en particulier infectieuses, oui l'acidité est un puissant antiseptique gastrique et même si nous ne mangeons plus beaucoup de bactéries il y en a quand même et elles sont parfois très dangereuses car les animaux consommés ou les humains qui préparent notre alimentation prennent des antibiotiques rendant ces bactéries résistantes et très pathogènes.
Ainsi les patients deviennent dépendants au bout de huit semaines de traitement. Voilà une explication intéressante de la surprescription des IPP! Et de surcroît ces mêmes patients sont beaucoup plus susceptibles de faire une infection respiratoire que ceux qui ne prennent pas d'IPP.
Conclusion:
1/ une nutrition naturelle avec des plats très peu transformés, une diminution ou une suppression du café torréfié et du tabac sont les piliers incontournables de la prise en charge de ces patients.
2/ il y a des alternatives non médicamenteuses aux IPP: les préférer
3/ si on prend des IPP ne pas atteindre les huit semaines parait raisonnable
4/ il est curieux que ce fameux rebond et ses conséquences n'ait pas été mieux documenté dans les études cliniques initiales. Le risque de dépendance doit être systématiquement recherché avec tout médicament. C'est bizarre et il y a deux entités impliquées: les laboratoires pharmaceutiques et les agences du médicament. Et n'oubliez pas que supprimer la sécrétion acide physiologique de l'estomac en cas de reflux gastro-osophagien est un non sens: on ne traite pas la cause!

Références
1/ Gastroenterology. 2009 Jul;137(1):80-7,
Proton-pump inhibitor therapy induces acid-related symptoms in healthy volunteers after withdrawal of therapy.

Reimer C, Søndergaard B, Hilsted L, Bytzer P.

2/ Gastroenterology. 2009 Jul;137(1): editorial
3/ une étude non randomisée peu probante:
Valkhoff, Vera E et al,
Adherence to gastroprotection during cyclooxygenase-2 inhibitor use and the risk of upper gastrointestinal events: A population-based study,  Arthritis & Rheumatism, 1529-0131, http://dx.doi.org/10.1002/art.34433,  2012




But science needs controversy...
http://www.medpagetoday.com/MeetingCoverage/AHA/35861?




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