samedi 4 juillet 2009

H2O: laquelle?



L'eau est associée intuitivement à la vie. Chacun de nous a connu la soif et le sentiment impérieux d'avoir àtrouver une source d'eau. Autrefois en montagne on buvait l'eau des ruisseaux. Nous avons appris ensuite que des sources de pollution d'amont pouvaient rendre ce comportement dangereux. L'empoisonnement par l'eau a été par le apssé et encore aujourd'hui une cause de mort. Nous étions probablement plus résistants aux quelques bactéries présentes dans l'eau à l'époque préindustrielle sinon les décès auraient été beaucoup plus nombreux!
Quelle eau est il préférable de boire?

L'eau du robinet est une eau filtrée provenant de sources elles mêmes en connection avec les nappes phréatiques souterraines. La question de la pollution de ces nappes est au centre des débats. En effet depuis le début de l'industrialisation la question des effluents polluants a été complètement négligée par l'état. La législation permissive a entrainé l'entrée dans les nappes (mais aussi dans l'air, la terre) de tous les composants de la pollution industrielle: métaux, molécules organiques ou molécules chimiques). La filtration industrielle atténue la concentration d'un polluant mais ne le supprime pas. Les seuils de toléarnce des polluants sont politiques. En effet le principe dit de précaution fixe intuitivement ce seuil (le principe de précaution est par essence intuitif) à zéro. Politiquement on fixe un seuil atteignable pour rendre les choses possibles: la distribution payante d'eau et la poursuite des activités industrielles telles qu'elles sont aujourd'hui:

-agriculture à haut rendement avec fertilisants et pesticides, hormones de croissance et antiobiotiques dans l'élevage

-industrie des métaux lourds

-énergie nucléaire avec déchets radio-actifs

-industrie chimique et pharmaceutique avec déchets non controllés par les résidents de produits hautement concentrés et bioactifs comme les antibiotiques par exemple.

Quand les Académies proclament haut et fort qu'il n'y a pas de danger on imagine qu'elles parlent sur le plan scientifique et non pas politique! Et alors elles ont tort, il y a un danger à consommer sa vie durant des quantités faibles de tous ces polluants. Il y a un danger puisque d'une part des preuves solides commencent à emerger de la littérature scientifique et d'autre part ces Académies sont bien incapables d'apporter la ou les preuves scientifiques qu'il n'y a aucun risque.

L'eau en bouteille est captée à une source et embouteillée la plupart du temps en contenant plastique (polyéthylène térephtalate: PET). Les eaux de source sont très variées et leur contenu en nitrates ou en sels très différents. La question essentielle est que l'on connait mal les effets du PET sur la santé à long terme. Ce qui est connu c'est que les phtalates et le BPA ne sont pas vraiment inoffensifs! Les preuves solides de leur action en tant que disrupteurs endocriniens s'accumulent.

Ajoutons que certaines eaux subissent des traitements: deferruginisation, réinjection du gaz...

Finalement les deux eaux présentent des sécurités et des risques. Les risques de l'eau du robinet induits par la pollution sont réintroduits dans l'eau minérale par le contenant plastique! Dans quelle proportion? Personne n'est actuellement capable d'avancer des échelles de risque comparés.

Afin de ne pas méprendre les lecteurs de ce blog je voudrais ajouter un point. Dans cette affaire les enjeux économiques et politiques sont considérables. Economiques, l'eua en bouteille est un jackpot qui devient moins juteux. Baisse de consommation à cause de la décroissance d'environ 30%. Economique encore, il n'y a pas vraiment de concurrence dans l'exploitation des eaux usées et de la filtration/distribution de l'eau du robinet. L'état ou ses subordonnés donnent les concessions à qui il veut! C'est un système très opaque hérité de la Générale des Eaux. Un copinage intense a fait que les mêmes dirigeaient la Générale des Eaux et tenaient les postes clés au ministère concerné! tout cela fait que la transparence est tout sauf de mise. Politique enfin, il ne faut pas affoler le chaland! Surtout pas de vague. Cette détestable politique du secret nous aconduit à une vision soviétique des choses: verité révélée pour un cercle restreint et vérité officielle pour le peuple. Vous ne vous rappelez pas du nuage de Tchernobyl? Il s'agissait pourtant d'un membre de l'Académie me semble-t-il!

les recommendations suivantes ont celels que l'on peut faire en associant le bon sens, une solide culture scientifique et l'absence de conflit d'intérêt. ce blog n'est sponsorisé par personne!

Recommandations actuelles

1/ l'eau de source à la source est certainement la plus adéquate quand cette source est surveillée (cas général)

2/ l'eau de source en bouteille de verre est la plus sure compte tenu de nos connaissances

3/ l'eau du robinet peut être bue mais il faut vérifier les données récentes de sa composition en nitrates et ne pas la stocker dans des bouteilles plastiques

4/ l'eau en bouteille plastique n'est pas la plus sure et en aucun cas ne doit on la stocker plus de deux semaines, l'exposer au soleil ou a des températures élevées qui augmentent le relargage des composés toxiques du palstique

5/ les enfants en croissance et les femmes enceintes doivent particulièrement tenir compte de ces recommendations

6/ les patients atteints de cancer peuvent être à l'écoute de ces recommendations puisque les disrupteurs endocriniens que sont les phtalates ou le BPA pourraient avoir un rôle dans la crosisance de certaines tumeurs notamment les cellules tumorales présentant des récepteurs endocrineins en général et aux oestrogènes en particulier.



Références

1/ Environ Sci Pollut Res Int. 2009 May;16(3):278-86.

Endocrine disruptors in bottled mineral water: total estrogenic burden and migration from plastic bottles. Wagner M, Oehlmann J.
2/ cette référence est plus ancienne ce qui témoigne que les données existent:


Leaching of mutagens into mineral water from polyethyleneterephthalate bottles

R. De Fusco, S. Monarca, D. Biscardi, R. Pasquini and C. Fatigoni




Received 4 April 1989; accepted 9 May 1989. Available online 26 June 2003.


Abstract

Polyethyleneterephthalate (PET) was tested as a source of mutagen contamination from bottles used for beverage packaging. PET bottles were filled with mineral water and stored in daylight and in the dark for different periods of time. The water samples were concentrated and the concentrates (non-volatile compounds) tested for mutagenicity with the Ames test (static tests). Total organic carbon (TOC) leaching was determined concurrently. Leaching of mutagens was also studied using dynamic tests; shaking distilled water in PET bottles. New methods were also used to test the leaching potential of both volatile and non-volatile compounds: directly testing the mutagenicity in unconcentrated water stored in PET bottles and growing Salmonella strains directly in the plastic bottles. The results were positive only for the static test, which identified leaching of mutagens after 1 month of storage in PET bottles. This activity was higher after storage in daylight.

3/ Endocrine disruptors in bottled mineral water: total estrogenic burden and migration from plastic bottles Martin Wagner & Jörg Oehlmann, Environ Sci Pollut Res (2009) 16:278–286
La page figurée dans ce message est tirée de l'article de M. Wagner et ce travail met bien en évidence que les bouteilles plastiques contiennent des disrupteurs endocriniens en quantité significativement plus importante que les bouteilles en verre. reste à déterminer la portée clinique de ces résultats.

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