dimanche 19 juin 2011

Régime méditerranéen ou huile d'olive?




Selon un papier récent de Neurologie ceux et celles qui choisissent l'huile d'olive font moins d'AVC ischémique.
Il s'agit d'une étude épidémiologique observationnelle, donc destinée à chercher des pistes pour des essais interventionnels. Il s'avère que la consommation d'huile d'olive est un biais important dans toute étude visant à démontrer un lien de cause à effet pour au moins deux raisons. Ceux qui utilisent l'huile d'olive utilisent moins d'autres matières grasses et du coup la question se pose de savoir si c'est la diminution des autres graisses, l'huile d'olive ou les deux. Ensuite les gens qui préfèrent l'huile d'olive ont un habitus de vie beaucoup plus orienté vers une préférence pour le futur que les autres, facteur que les corrections statistiques ne peuvent annuler... 

Donc nous sommes certains que le régime méditerranéen qui ne se résume pas à l'huile d'olive est favorable à la santé au regard du risque de maladie chronique et en particulier de maladies cardiovasculaires. L'huile d'olive est un parmi des milliers d'aliments de cette alimentation méditerranéenne. Pour chacun des composants aliment ou nutriment isolés rien n'est prouvé car ils agissent en synergie. Feuilles (légumes verts), poissons et fruits de mer, fruits et quelques racines et tubercules de saison sont incontournables ensemble. Il faut garder ces données à l'esprit et ne pas augmenter les quantités d'huile d'olive sur une impression laissée par des études observationnelles ou les messages de l'industrie de l'huile d'olive. Ce d'autant que l'huile d'olive c'est 100% de graisses c'est à dire un aliment très dense en calories. Restons mesuré dans l'apport, ne la faisons pas cuire car on peut ainsi produire chez soi des acides gras trans, choisissons là gouteuse et non filtrée car beaucoup plus riche en vitamines E.

Mais il faut répéter que le niveau de protection c'est à dire de réduction du risque conféré par une alimentation méditerranéenne n'a rien à voir pour l'AVC ischémique avec le risque amplifié par le tabagisme. C'est dire qu'il est illusoire de "croire" que l'alimentation compensera les effets de la fumée de cigarette. C'est exactement la même chose pour l'infarctus du myocarde. 
En réalité il s'agit de la même maladie athéromateuse qui est turbo-accélérée par le tabac fumé et le diabète.


Neurology. 2011 Jun 15. [Epub ahead of print]

Olive oil consumption, plasma oleic acid, and stroke incidence: The Three-City Study.

Samieri C, Féart C, Proust-Lima C, Peuchant E, Tzourio C, Stapf C, Berr C, Barberger-Gateau P.

Source

From the Research Center INSERM, U897, Department of Nutritional Epidemiology (C. Samieri, C.F., P.B.-G.), Bordeaux; Research Center INSERM, U897, Department of Biostatistics (C.P.-L.), Bordeaux; University Victor Segalen Bordeaux 2 (C. Samieri, C.F., C.P.-L., P.B.-G.), ISPED, Bordeaux; INSERM (E.P.), U876, Bordeaux; CHU de Bordeaux (E.P.), Hôpital Saint-André, Department of Biochemistry, Bordeaux; INSERM (C.T.), U708, Neuroepidemiology Unit, University Pierre et Marie Curie Paris VI, Paris; Department of Neurology (C.T., C. Stapf), Hôpital Lariboisière, APHP, Paris; University Diderot Paris VII (C. Stapf), Paris; INSERM (C.B.), U1061, University Montpellier 1, Montpellier; and CHU Montpellier (C.B.), CMRR Languedoc Roussillon, Montpellier, France.

Abstract

OBJECTIVE:

To determine whether high olive oil consumption, and high plasma oleic acid as an indirect biological marker of olive oil intake, are associated with lower incidence of stroke in older subjects.

METHODS:

Among participants from the Three-City Study with no history of stroke at baseline, we examined the association between olive oil consumption (main sample, n = 7,625) or plasma oleic acid (secondary sample, n = 1,245) and incidence of stroke (median follow-up 5.25 years), ascertained according to a diagnosis validated by an expert committee.

RESULTS:

In the main sample, 148 incident strokes occurred. After adjustment for sociodemographic and dietary variables, physical activity, body mass index, and risk factors for stroke, a lower incidence for stroke with higher olive oil use was observed (p for trend = 0.02). Compared to those who never used olive oil, those with intensive use had a 41% (95% confidence interval 6%-63%, p = 0.03) lower risk of stroke. In the secondary sample, 27 incident strokes occurred. After full adjustment, higher plasma oleic acid was associated with lower stroke incidence (p for trend = 0.03). Compared to those in the first tertile, participants in the third tertile of plasma oleic acid had a 73% (95% confidence interval 10%-92%, p = 0.03) reduction of stroke risk.

CONCLUSIONS:

These results suggest a protective role for high olive oil consumption on the risk of stroke in older subjects.






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